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Эмиль Верхарн (Emile Verhaeren) (1855-1916) «Les Vieilles» Les chairs, les belles chairs en fleur des gouges mortes, Jeunes encore, où vont-elles ? et qui de nous Les verra resplendir ailleurs, rouges et fortes, Et les adorera, toujours à deux genoux ! Souvent, lorsque Juillet flamboie, on rêve d’elles, De leurs beaux corps défunts, qu’on a connus jadis, Et plus haut que ne va le vol des hirondelles, Près des cieux, on croit voir de lointains paradis Embrasés de lumière et tapissés de nues, Où l’œil vainqueur, les seins sortis du corset d’or, Des anneaux de rubis cerclant leurs jambes nues, Le front plaqué d’un feu de soleil qui s’endort, Les gouges dans leur gloire ardente se promènent, Ah ! celles-là, du moins, ont bien fait de mourir Avant que les laideurs et les maux se déchaînent Sur leur être superbe et trop beau pour souffrir. Mais d’autres que voilà, toutes celles que l’âge Courbe, casse, salit, ruine et rabougrit, Qui subissent, l’échine en deux, le vasselage Du cerveau qui s’ébête et du cœur qui pourrit, Qui ne veulent crever, quoique jaunes, flétries, Qui s’accrochent au monde et se sèchent d’aigreur, Bien que les temps soient là des voluptés taries, Sont celles que je hais, celles qui font horreur ! Ah chair de vieilles, chair veule, rèche, moisie, Mauvaise chair, tout au plus bonne pour les vers, Pourquoi ne pas, avant la sinistre étisie, Purger de tes humeurs séniles les champs verts, De ta lèpre l’air frais et de ta jalousie Les beaux soirs, le soleil et les chemins d’amour ? Chair puante, pourquoi salir de toi la terre, Et qu’avons-nous besoin de ta hideur ? — Le jour ! Vois donc comme il jaillit flamboyant d’un cratère D’aube, comme il émaille en bleu les cieux ardents, Comme il rosit au front l’enfance et la jeunesse ! Pour vous, vieilles, le jour, c’est le masque sans dents, C’est la paupière où du pus congelé se presse, Faisant comme une plaie à chacun de vos yeux, C’est le menton piqué de poils roux, c’est la teigne Qui ronge par endroits le gris de vos cheveux, C’est un cancer, servant à vos faces d’enseigne, Ce sont vos deux sourcils râclés, ce sont vos seins Clapotant sur les flancs leur flic-flac de vessie Flasque, ce sont vos bras osseux, ce sont vos reins, Vos doigts, vos mains, vos pieds gonflés d’hydropisie, C’est votre corps entier, gluant, lépreux, perclus, Carcasse répandant une telle asphyxie, Que les chiens de la mort n’en voudront même plus ! Эмиль Верхарн (Emile Verhaeren) Другие стихотворения поэта: Количество обращений к стихотворению: 39 |
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Французская поэзия |