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Виктор Гюго (Victor Hugo) (1802-1885) «Dédain» Yo contra todos y todos contra yo. Romance de Viejo Arias. I Qui peut savoir combien de jalouses pensées, De haines, par l’envie en tous lieux ramassées, De sourds ressentiments, d’inimitiés sans frein, D’orages à courber les plus sublimes têtes, Combien de passions, de fureurs, de tempêtes, Grondent autour de toi, jeune homme au front serein ! Tu ne le sais pas, toi ! — Car tandis qu’à ta base La gueule des serpents s’élargit et s’écrase, Tandis que ces rivaux, que tu croyais meilleurs, Vont t’assiégeant en foule, ou dans la nuit secrète Creusent maint piège infâme à ta marche distraite, Pensif, tu regardes ailleurs ! Ou si parfois leurs cris montent jusqu’à ton âme, Si ta colère, ouvrant ses deux ailes de flamme, Veut foudroyer leur foule acharnée à ton nom, Avant que le volcan n’ait trouvé son issue, Avant que tu n’aies mis la main à ta massue, Tu te prends à sourire et tu dis : À quoi bon ? Puis voilà que revient ta chère rêverie, Famille, enfant, amour, Dieu, liberté, patrie ; La lyre à réveiller ; la scène à rajeunir ; Napoléon, ce dieu dont tu seras le prêtre ; Les grands hommes, mépris du temps qui les voit naître, Religion de l’avenir ! II Allez donc ! ennemis de son nom ! foule vaine ! Autour de son génie épuisez votre haleine ! Recommencez toujours ! ni trêve, ni remord. Allez, recommencez, veillez, et sans relâche Roulez votre rocher, refaites votre tâche, Envieux ! — Lui poëte, il chante, il rêve, il dort. Votre voix, qui s’aiguise et vibre comme un glaive, N’est qu’une voix de plus dans le bruit qu’il soulève. La gloire est un concert de mille échos épars, Chœurs de démons, accords divins, chants angéliques, Pareil au bruit que font dans les places publiques Une multitude de chars. Il ne vous connaît pas. — Il dit par intervalles Qu’il faut aux jours d’été l’aigre cri des cigales, L’épine à mainte fleur ; que c’est le sort commun ; Que ce serait pitié d’écraser la cigale ; Que le trop bien est mal ! que la rose au Bengale Pour être sans épine est aussi sans parfum. Et puis, qu’importe ! amis, ennemis, tout s’écoule. C’est au même tombeau que va toute la foule. Rien ne touche un esprit que Dieu même a saisi. Trônes, sceptres, lauriers, temples, chars de victoire, On ferait à des rois des couronnes de gloire De tout ce qu’il dédaigne ici ! Que lui font donc ces cris où votre voix s’enroue ? Que sert au flot amer d’écumer sur la proue ? Il ignore vos noms, il n’en a point souci, Et quand, pour ébranler l’édifice qu’il fonde, La sueur de vos fronts ruisselle et vous inonde, Il ne sait même pas qui vous fatigue ainsi. III Puis, quand il le voudra, scribes, docteurs, poëtes, Il sait qu’il peut, d’un souffle, en vos bouches muettes Éteindre vos clameurs, Et qu’il emportera toutes vos voix ensemble Comme le vent de mer emporte où bon lui semble La chanson des rameurs ! En vain vos légions l’environnent sans nombre, Il n’a qu’à se lever pour couvrir de son ombre À la fois tous vos fronts ; Il n’a qu’à dire un mot pour couvrir vos voix grêles, Comme un char en passant couvre le bruit des ailes De mille moucherons ! Quand il veut, vos flambeaux, sublimes auréoles Dont vous illuminez vos temples, vos idoles, Vos dieux, votre foyer, Phares éblouissants, clartés universelles, Pâlissent à l’éclat des moindres étincelles Du pied de son coursier ! 26 avril 1830 Виктор Гюго (Victor Hugo) Другие стихотворения поэта: Переводы стихотворения на другие языки Количество обращений к стихотворению: 63 |
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Французская поэзия |