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Ãëàâíàÿ • Ñòèõè ïî òåìàì Ïîýòû ïî ïîïóëÿðíîñòè • Top 100 ñòèõîòâîðåíèé |
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Àíðè-Îãþñò Áàðáüå (Henri-Auguste Barbier) (1805-1882) «Hymne à la famille» Quand tous les saint autels qu’on encense sur terre Tour à tour s’en iraient jusqu’à la moindre pierre Joncher le vaste sol de leurs débris fumans, Il en est un pourtant dont la base imposante Résistera toujours à l’action constante Des passions de l’homme et des siècles changeans. C’est toi, sublime table, autel de la famille, Où la loi primitive éternellement brille D’un radieux éclat, d’un splendide rayon ; Toi que Dieu construisit avec magnificence Le jour, le jour fameux où sa toute-puissance De l’homme et de la femme eut conçu l’union ! Hélas ! depuis l’instant où la terre féconde A tracé par les airs sa courbe vagabonde, Et roulé son grand corps dans les plaines du temps, Ta face a vu passer bien de sombres orages, Et bien des coups de foudre émanés des nuages De leurs jaunes éclairs ont sillonné tes flancs. Souvent le vil torrent des passions obscures Est venu de ses flots couvrir les flammes pures Qu’allumaient sur ton front de paisibles humains ; Souvent les fruits dorés de l’offrande céleste Ont été renversés de ton sommet agreste Par l’envie implacable et ses sanglantes mains. Souvent l’atroce guerre, en ses courses brutales, A frappé ton pavé de ses dures sandales, Et, prenant aux cheveux un vieillard gémissant, Elle a courbé ses reins sur l’angle de ta pierre, Et, sous le fer aigu, la lance meurtrière Comme le sang d’un bœuf fait couler son vieux sang. Puis mille fois la peste et sa sœur la famine Ont tout autour de toi promené la ruine, Entassé les douleurs et les corps en monceaux ; Et mille fois, hélas ! les pâles multitudes Ont livré tes flancs nus, au sein des solitudes, Aux outrages impurs des immondes pourceaux. Enfin du globe entier la ténébreuse masse A changé mille fois de posture et de face ; La terre a chancelé comme un homme insensé ; L’océan jusqu’au ciel a jeté ses tempêtes ; Les nations se sont défaites et refaites ; Les races ont péri, les dieux même ont passé ; Mais toi seul es resté, debout, inébranlable, Plus ferme qu’au milieu de leurs plaines de sable Les éternels tombeaux des puissans Pharaons, Plus ferme que les rocs du superbe Caucase, Et plus solide enfin que ne l’est sur sa base Le grand Himalaya dominateur des monts. Ah ! certes, ta structure est une œuvre divine. Certainement c’est Dieu qui planta ta racine Si fort avant sous terre, et c’est sa large main Qui tailla dans le vif tes pierres immortelles, Les mit l’une sur l’autre, et les unit entre elles Par un ciment plus fort que le ciment romain. Frères, rassurez-vous ; frères, prenez courage ; Non, tout n’est pas perdu ; non, par le grand orage Qui menace aujourd’hui la planète de mort, Tout n’est pas emporté par la barque en dérive ; Et dans l’ombre et les vents une lumière vive Comme un phare sauveur peut vous montrer le port. Rassurez-vous, il est, dans la chaleur ardente Qui brûle de nos jours la terre palpitante, Un pilier à l’abri duquel on peut s’asseoir, Un sanctuaire ombreux, un refuge tranquille Où le calme de l’ame et le bonheur facile Peuvent vous rafraîchir comme les vents du soir. En vain l’œil rutilant, et la face rougie, Les nymphes du plaisir et les dieux de l’orgie Hurleront, bondiront autour du saint autel : Avant que son sommet ne s’écroule et ne tombe, Les pieds froids des danseurs descendront dans la tombe, Et leurs cris monstrueux se perdront sous le ciel. En vain les charlatans de l’auguste pensée, Sophistes et rhéteurs, de leur langue insensée Viendront contre sa base appliquer le marteau : La pierre inaltérable et plus forte et plus dure Ebrèchera leur langue, et de leur langue impure Mettra comme un haillon le sophisme en lambeau. Rapprochons-nous donc tous du monument sublime ; D’un élan mutuel, d’un concert unanime Alimentons sur lui le foyer de l’amour ; Le feu, qui tant de fois sembla près de s’éteindre, Doit renaître plus vif et peut-être se teindre D’aussi pures couleurs que les rayons du jour. Jadis, au temps jadis, l’inexorable père Du sang de ses enfans pouvait rougir la terre : Aujourd’hui l’amitié remplace le bourreau. Le père également partage sa fortune, Et la mère, sans choix et d’une amour commune, Allaite également ses enfans au berceau. Que la blanche concorde et la pure innocence, La vénération, la sainte obéissance, Entourent nuit et jour l’autel chéri des cieux, Et que, sous le giron de ces vierges charmantes, Les peuples, réunis en phalanges aimantes, Des fruits d’or de la paix couvrent son front pieux. Et la flamme luira splendide, et la fumée, Qui tourbillonnera vers la voûte embaumée, Sera, comme l’encens au flocon argenté, Le parfum le plus doux que, dans sa paix profonde, Le Dieu conservateur de la masse du monde Reçoive de la terre et de l’humanité. Àíðè-Îãþñò Áàðáüå (Henri-Auguste Barbier) Äðóãèå ñòèõîòâîðåíèÿ ïîýòà:
Êîëè÷åñòâî îáðàùåíèé ê ñòèõîòâîðåíèþ: 55 |
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