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Ãëàâíàÿ • Ñòèõè ïî òåìàì Ïîýòû ïî ïîïóëÿðíîñòè • Top 100 ñòèõîòâîðåíèé |
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Òðèñòàí Êîðáüåð (Tristan Corbière) (1845-1875) «Un jeune qui s’en va» Morire. Oh le printemps ! — Je voudrais paître !… C’est drôle, est-ce pas : Les mourants Font toujours ouvrir leur fenêtre, Jaloux de leur part de printemps ! Oh le printemps ! Je veux écrire ! Donne-moi mon bout de crayon — Mon bout de crayon, c’est ma lyre — Et — là — je me sens un rayon. Vite !… j’ai vu, dans mon délire, Venir me manger dans la main La Gloire qui voulait me lire ! — La gloire n’attend pas demain. — Sur ton bras, soutiens ton poète, Toi, sa Muse, quand il chantait, Son Sourire quand il mourait, Et sa Fête… quand c’était fête ! Sultane, apporte un peu ma pipe Turque, incrustée en faux saphir, Celle qui va bien à mon type… Et ris ! — C’est fini de mourir ; Et viens sur mon lit de malade ; Empêche la mort d’y toucher, D’emporter cet enfant maussade Qui ne veut pas s’aller coucher. Ne pleure donc plus, — je suis bête — Vois : mon drap n’est pas un linceul… Je chantais cela pour moi seul… Le vide chante dans ma tête… Retourne contre la muraille. — Là — l’esquisse — un portrait de toi — Malgré lui mon œil soûl travaille Sur la toile… C’était de moi. J’entends — bourdon de la fièvre — Un chant de berceau me monter : « J’entends le renard, le lièvre, « Le lièvre, le loup chanter. » … Va ! nous aurons une chambrette Bien fraîche, à papier bleu rayé ; Avec un vrai bon lit honnête À nous, à rideaux… et payé ! Et nous irons dans la prairie Pêcher à la ligne tous deux, Ou bien mourir pour la patrie !… — Tu sais, je fais ce que tu veux. … Et nous aurons des robes neuves, Nous serons riches à bâiller Quand j’aurai revu mes épreuves ! — Pour vivre, il faut bien travailler… — Non ! mourir… La vie était belle Avec toi ! mais rien ne va plus..... À moi le pompon d’immortelle Des grands poètes que j’ai lus ! À moi, Myosotis ! Feuille morte De Jeune malade à pas lent ! Souvenir de soi… qu’on emporte En croyant le laisser — souvent ! — Décès : Rolla : — l’Académie — Murger, Beaudelaire : — hôpital, — Lamartine : — en perdant la vie De sa fille, en strophes pas mal… Doux bedeau, pleureuse en lévite, Harmonieux tronc des moissonnés Inventeur de la larme écrite, Lacrymatoire d’abonnés !… Moreau — j’oubliais — Hégésippe, Créateur de l’art-hôpital… Depuis, j’ai la phthisie en grippe ; Ce n’est plus même original. — Escousse encor : mort en extase De lui ; mort phthisique d’orgueil. — Gilbert : phthisie et paraphrase Rentrée, en se pleurant à l’œil. — Un autre incompris : Lacenaire, Faisant des vers en amateur Dans le goût anti-poitrinaire, Avec Sanson pour éditeur. — Lord Byron, gentleman-vampire, Hystérique du ténébreux ; Anglais sec, cassé par son rire, Son noble rire de lépreux. — Hugo : l’Homme apocalyptique, L’Homme-Ceci-tûra-cela, Meurt, gardenational épique ; Il n’en reste qu’un — celui-là ! — … Puis un tas d’amants de la lune, Guère plus morts qu’ils n’ont vécu, Et changeant de fosse commune Sans un discours, sans un écu ! J’en ai lus mourir !… Et ce cygne Sous le couteau du cuisinier : — Chénier —… Je me sens — mauvais signe ! — De la jalousie. — Ô métier ! Métier ! Métier de mourir… Assez, j’ai fini mon étude. Métier : se rimer finir !… C’est une affaire d’habitude. Mais non, la poésie est : vivre, Paresser encore, et souffrir Pour toi, maîtresse ! et pour mon livre ; Il est là qui dort — Non : mourir ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sentir sur ma lèvre appauvrie Ton dernier baiser se gercer, La mort dans tes bras me bercer… Me déshabiller de la vie !… Charenton. — Avril. Òðèñòàí Êîðáüåð (Tristan Corbière) Äðóãèå ñòèõîòâîðåíèÿ ïîýòà: Êîëè÷åñòâî îáðàùåíèé ê ñòèõîòâîðåíèþ: 34 |
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